Crise Covid-19 Suite au choix du confirnement et ses conséquences gravissimes, l'intervention de l'État est massive pour éviter un effondrement de l'économie et la disparition des acteurs qui devraient permettre de relancer la machine.

Selon le point de vue, cette démarche est soit considérée comme normale : l'État, en tant que garant du bien commun met en place des mécanismes keynésiens hors du commun avec les entreprises comme avec les particuliers, soit comme excessivement interventionniste et liberticide : en imposant le confinement et les aides qui vont avec, il impose sa loi avec les restrictions de libertés que cela comporte.
Nous essaierons d'évaluer l'impact économique de cette politique.
En effet, toute mesure a sa contre-partie. Et celle-ci est du même acabit que les montants versés : massive.

Le double effet Kiss "Bad" des prêts garantis

Premièrement, les centaines de milliards de prêts accordés devront être remboursés par les entreprises. Or, celles qui ont souscrit à ces financements ne sont pas les plus solides mais les plus impactées par la crise. Elles devront dès 2021 commencer à rembourser ces prêts alors que leur rentabilité aura durement été impactée.

A cela s'ajoute le fait que le niveau d'endettement des entreprises françaises était déjà très élevé avant l'arrivée du Covid-19. Du fait de taux d'intérêts historiquement bas, elles sont nombreuses à avoir profité de cette situation favorable mais qui risque fort de se retourner contre elles, d'autant plus que rien de garantit un retour à niveau de chiffre d'affaires équivalent à l'avant crise.
Endettement qui explose, baisse de rentabilité et incertitudes sur le niveau d'activité : tous les ingrédients sont présents pour que le nombre de procédures collectives et de restructurations augmente en proportion.
Deuxièmement, nous assistons à un transfert de risque privé (les entreprises) vers un risque public (l'État). Ce dernier, déjà endetté bien au delà du raisonnable, actionne en mode "En veux tu ? En voilà !" les ressorts de l'endettement souverain en partie pour financer des charges nettes qu'il ne récupérera pas (chômage partiel, ...) et des prêts (PGE) qu'il devrait récupérer si les entreprises remboursent et ne déposent pas le bilan, ce qui est loin d'être évident pour certaines d'entre elles.
Il est à craindre que d'autres utilisent la législation relative aux procédures collectives, dont le but est de "protéger" une entreprise de ses créanciers pour la préserver, de manière abusive afin de ne pas avoir à rembourser et préférer une restructuration qui laissera l'État avec une créance irrécouvrable.
Les désaccords entre pays Européens sur la politique monétaire où les bons gestionnaires (pays du nord) ne veulent pas payer pour ceux qui cèdent systématiquement à la facilité de l'endettement (pays du sud) risquent fort de mettre ces derniers dans une impasse. Le risque est donc de voir la France, l'Italie et d'autres être en grandes difficultés budgétaires, ce qui plongerait la zone Euro dans la tourmente.
Un scénario plus optimiste implique cependant des difficultés très importantes pour ces pays car ils seront durant de longues années sous la pression des pays "riches" du nord qui les contraindront à une gestion de leur budget équilibrée, ce qu'ils n'ont pas l'habitude de faire.
Seul un redémarrage rapide et important de l'activité économique permettrait de diminuer les effets attendus sur les différents acteurs économiques. Il est cependant à craindre une hausse très importante des défaillances d'entreprises de toutes tailles, donc du chômage, et ce sur une période allant au moins jusqu'à mi-2021.

Une chose semble certaine : le coût astronomique des choix collectifs mis en œuvre face au Covid-19 se fera durement sentir dans la décennie à venir.

Lire à ce sujet :
Date: 19-05-2020 - Auteur : Bertrand Mazuir
Commentaires
Commentez cet article !
Les commentaires font l'objet d'un contrôle de l'éditeur avant leur publication
Ne pas renseigner de données sensibles