LAMOTTE Grisel

1/4 des faillites des TPE est due à un cumul de retards de factures. Ce constat existe de plusieurs années.

A la lecture des articles et interviews, la source de ce phénomène est particulièrement recherchée chez les grandes entreprises.

Il me semble que l'on pourrait se poser la question de savoir s'ils sont la seule source ou s'il en existe d'autres et pourquoi les accuse-t-on autant?

L'argument principal utilisé contre ces « Grandes » est la lourdeur administrative qui viendrait rallonger les délais de paiement. Ne nous mentons pas, cet argument est loin d'autre faux.

Quand on imagine que :

En effet il y a un souci.

En revanche sur la partie organisationnelle, je me pose la question de savoir pourquoi autant de démarches.

Combien, une grande entreprise gère de factures fournisseurs, combien de personnes sont recrutées pour les traiter, à qui appartient la responsabilité de l'engagement des frais en interne, quel budget est impacté.

Je pense sincèrement que plus une entreprise est grande, plus il y a des personnes qui sollicitent l'intervention de fournisseurs et plus le contrôle est nécessaire.

Mais, car il y a toujours un mais, quand on travaille dans le recouvrement et que l'on à faire à différents type d'entreprises, on s’aperçoit que certaines régissent vite, remontent l'information, cherchent un interlocuteur privilégié chez le fournisseur et d'autres pas.

De ce constat, j'aurais tendance à voir la problématique dans le manque d'information en interne (ex : un chef de service qui ne sais pas comment doit être facturée la prestation qu'il demande et qu'elles sont les process) et un manque de personnel ou de formation de ce dernier.

Quel bonheur quand on trouve un interlocuteur qui vous aide , vous fais comprendre ses contraintes administratives et mieux encore vous appelle pour vous informer d'un litige, même mineur, qui bloque la facture ! Et oui cela existe, c'est donc possible.

On appelle cela la relation fournisseur, finalement d'égale importance que la relation client. En conclusion elles ont leur part de responsabilité et pas nécessairement sur des problématiques techniques mais juste humaine.

Analysons maintenant côté TPE/PME

On ne peut pas renier que le retard d'un règlement aura un impact bien plus important sur sa capacité de trésorerie que pour une « Grande ». Moins on gère de clients plus la trésorerie est tendue car il y a moins de flux.

Sur ce point la réactivité de ces dernières aura donc un effet positif sur la durée de vie d'un fournisseur. Mais, car il y a toujours un mais, certains retards sont du fait des fournisseurs.

Le cash étant un sujet tabou en France, beaucoup de dirigeants ont du mal à aborder ce sujet avec leur client et dans la gestion même de leur entreprise; ils disposent de peu de temps car ils sont très souvent multi tâches et les demandes des clients restent parfois sans réponse.

Mauvaise prise d'informations administratives ayant des conséquence sur la fluidité du paiement, croyance que c'est toujours la faute du client s'il y a du retard ce qui bloque des situations, la crainte des Grandes qu'on ne relance donc pas…

La gestion d'un client est souvent vu jusqu'à la facturation et non jusqu'au règlement.

Il y a donc un manque de formation des dirigeants, d'informations et de moyens. Combien de fois avez-vous lu des articles constatant les problèmes de trésorerie et combien de fois avez-vous lu des articles sur des solutions proposées ?

La création d'une procédure simplifiée via les huissiers de justice pour des petites créances, une bonne idée, mais dont le montant concerné serait estimé entre 1000 et 2000 €, pour qui est-ce des petites créances et quid de toutes ses factures de 500€ qu'émettent les petites entreprises dont le coût même d’une injonction de payer dissuade?

Et pourquoi ne pas considérer un accord de paiement écrit et validé mis en place en interne comme des décisions de justice avec le même procédé que celui proposé ?

 En conclusion, elles sont aussi la cause de ses retards de paiements mais ce qui les freine ce sont les outils et la formation. De mon point de vue, si l’on veut traiter les causes des faillites du au retard de paiement c’est un travail de fond qui doit se faire des deux côtés et non d’un seul.

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