La digitalisation, une évidence pour gagner en efficience
Pour Laura Delmas, la digitalisation est désormais un pilier incontournable du Credit Management moderne.
C’est la clé
, affirme-t-elle sans détour.
Les outils numériques ne sont plus de simples supports d’organisation ou de reporting. Ils constituent un levier de performance collective, permettant une circulation fluide et instantanée de l’information entre les différents acteurs du processus Order to Cash.
La digitalisation permet de gagner en efficience, mais aussi et surtout de partager l’information avec les acteurs clés qui interviennent dans chacune des activités du Credit Management.
Dans un environnement où les flux commerciaux s’intensifient, où les volumes de factures et de clients augmentent, la rapidité et la fiabilité de l’information deviennent vitales. Les outils digitaux assurent ce lien essentiel entre les services et permettent au Credit Manager d’agir en temps réel, avec une vision complète du risque et du cash.
Des outils au service de l’intelligence
Mais Laura Delmas ne croit pas à la technologie pour la technologie. Pour elle, un bon outil doit avant tout être intelligent : c’est-à-dire capable de transformer la donnée brute en information utile et exploitable.
Il y a une multitude d’outils, mais finalement quelques-uns seulement répondent aux besoins réels des entreprises. Aujourd’hui, la demande, c’est d’avoir un outil intelligent, qui amène de l’intelligence sur la gestion de l’ensemble des paramètres du Credit Management.
Cette intelligence numérique doit permettre aux équipes de concentrer leurs efforts sur la prise de décision plutôt que sur la collecte d’informations. L’objectif n’est pas de remplacer l’humain, mais de lui donner plus de recul et de réactivité.
On parle d’intelligence artificielle, mais l’idée, c’est surtout d’avoir de l’intelligence dans toutes les activités liées à la gestion du risque, au partage décisionnel et à la partie cash.
L’importance de la simplicité et de l’ergonomie
Dans les projets de transformation qu’elle pilote avec ACM Experts, Laura Delmas insiste sur un point souvent sous-estimé : la simplicité d’utilisation.
L’outil doit être simple d’utilisation et de paramétrage. C’est une clé, et souvent un critère de choix déterminant pour les entreprises.
Une interface claire et intuitive conditionne l’adoption par les utilisateurs.
Plus un outil est ergonomique, plus il sera intégré naturellement dans le quotidien des équipes commerciales, ADV ou financières. À l’inverse, une solution trop complexe devient vite un frein à la collaboration.
Les entreprises recherchent donc des plateformes capables d’intégrer de manière fluide les différents flux de données : assurance-crédit, scoring, informations financières, relances et reporting.
Tout cela doit être fait d’une manière fluide et automatique. C’est ce qui fait la différence entre un outil efficace et un outil qui complique le travail des équipes.
Piloter le risque grâce aux données
La maîtrise de l’information est au cœur du métier. Les sociétés d’informations comme Coface, Altares, Ellisphere, ou CreditSafe fournissent des données précieuses sur la solvabilité, la compliance, et le comportement de paiement des clients, mais encore faut-il les exploiter correctement.
La limite de ces prestataires, c’est souvent d’avoir la bonne information au bon moment. Il faut que les données soient fiables, à jour et réactives.
Laura Delmas pointe également la nécessité de piloter l’assurance-crédit de manière proactive, et non comme une simple protection passive.
L’objectif, c’est de piloter l’assurance crédit et d’apporter des informations transparentes à l’assureur pour être accompagné au mieux.
C’est ici que le digital joue pleinement son rôle : il permet de centraliser les données financières, les informations de compliance, les indicateurs d’exportabilité et les alertes de risque dans un seul et même environnement.
Le défi, c’est de pouvoir piloter tous ces éléments depuis un même outil. C’est là que la digitalisation apporte une vraie valeur.
Une fonction collaborative par nature
Le Credit Management est une fonction par essence transversale.
Pour qu’il remplisse pleinement son rôle, l’information doit circuler librement entre tous les services concernés : finance, comptabilité, commerce, ADV et direction générale ainsi qu’à travers les outils de reporting qui assurent une vision partagée et actualisée de la performance.
Les outils digitaux renforcent cette interconnexion : Donner accès aux différents acteurs qui interviennent dans le process Order to Cash est essentiel. Il faut que les échanges soient fluides et automatisés.
Lorsqu’un risque client est détecté, le commercial doit pouvoir être immédiatement alerté et disposer des informations nécessaires pour réagir.
De même, une promesse de paiement non tenue ou un litige doit être visible par la direction financière sans délai. C’est cette réactivité, rendue possible par le digital, qui alimente une culture du risque partagée dans toute l’entreprise.
Le numérique au service de l’humain
Pour Laura Delmas, la réussite d’une transformation digitale ne repose pas uniquement sur la technologie, mais sur l’humain.
Mettre en place des process et des outils digitaux permet de gagner en efficacité et de partager une même vision du risque au sein de l’entreprise.
Mais elle rappelle que l’outil doit rester au service des collaborateurs.
La digitalisation n’a de sens que si elle libère du temps pour les interactions à forte valeur ajoutée, la négociation, le suivi des clients, l’analyse du risque. C’est dans cet équilibre entre data et relation, technologie et intelligence humaine, que le Credit Management trouve toute sa force.
Dans le prochain épisode :
Le Credit Manager de demain : humain, connecté et stratégique.
Laura Delmas nous expliquera quelles sont les compétences clés pour l’avenir du métier, pourquoi la communication est devenue essentielle, et comment le Credit Management s’affirme comme un véritable levier de performance et de leadership.