Un métier en pleine mutation
Au fil des années, le métier de Credit Manager a profondément évolué. D’un rôle perçu comme technique et centré sur la relance, il s’est transformé en une fonction stratégique et interconnectée. Pour Laura Delmas, cette mutation est irréversible :
Le Credit Manager n’est plus seulement un expert du risque, mais un acteur du changement dans l’entreprise. Il anticipe, éclaire et fédère.
Des compétences nouvelles et multiples
L’une des évolutions majeures du métier réside dans la diversification des compétences attendues.
Les Credit Managers doivent désormais savoir manier les outils digitaux, interpréter les indicateurs de performance et comprendre les systèmes d’information. Mais, pour Laura Delmas, la dimension humaine reste au centre :
Le Credit Manager, c’est le plus commercial des financiers et le plus financier des commerciaux.
Cette formule traduit l’équilibre subtil entre rigueur et ouverture, entre chiffres et relation.
Le Credit Manager doit être capable de parler le langage des financiers comme celui des commerciaux, d’expliquer les risques sans freiner le business, et d’instaurer un climat de confiance.
Convaincre et accompagner
Le Credit Manager moderne doit savoir convaincre en interne comme en externe.
Il doit convaincre tout en gardant pour objectif de sécuriser le chiffre d’affaires.
Face à un client à risque, il ne s’agit pas seulement de refuser une commande, mais de proposer des alternatives.
Le Credit Manager peut ainsi négocier directement avec le client des garanties adaptées : acompte, assurance-crédit, caution ou garantie interne afin de concilier prudence et opportunité.
Il joue également un rôle de facilitateur en fournissant aux équipes commerciales des listes de clients sains ou sous-exploités pour compenser et soutenir le développement.
Cette approche proactive illustre parfaitement la philosophie de Laura Delmas : le Credit Management n’est pas un frein, mais un moteur du développement sécurisé.
Un métier d’équilibre et d’avenir
Le Credit Manager de demain sera à la fois analyste, communicant et stratège. Ses compétences mêleront finance, data et relation humaine. Il saura manier les outils digitaux autant que les mots justes pour convaincre.
Les nouvelles générations devront maîtriser les outils digitaux, mais aussi savoir communiquer, fédérer et accompagner le changement.
Pour Laura Delmas, cette combinaison entre rigueur et intelligence humaine fera toute la différence. Le Credit Management, longtemps perçu comme une fonction de contrôle, devient aujourd’hui une fonction d’influence et de pilotage.
C’est avant tout un métier d’équilibre : entre performance et prudence, entre finance et relation.
L’avenir du métier : vers un rôle d’influence et de stratégie
Au-delà de la digitalisation, Laura Delmas évoque une évolution plus profonde : le Credit Manager devient un acteur d’influence dans la gouvernance de l’entreprise.
Le Credit Management fait aujourd’hui partie intégrante de la stratégie d’entreprise, au même titre que la finance ou le commerce.
Cette évolution s’observe particulièrement dans les organisations les plus matures, où le Credit Manager siège au comité de direction ou participe à la définition des orientations business. Sa compréhension du risque client, de la trésorerie et du comportement des marchés en fait un conseiller privilégié de la direction générale.
Demain, son rôle pourrait encore s’élargir : intégration dans les politiques RSE via la gestion des partenaires fiables, participation aux stratégies d’expansion internationale, ou encore contribution à la conformité réglementaire.
Le Credit Manager de demain sera un chef d’orchestre de la performance durable, conciliant finance, data, relation et impact.
Fiertés et défis
Nous finalisons cette session de parole d’expert avec les fiertés et les défis de Laura Delmas.
Lorsqu’on lui demande ce qui la rend la plus fière, Laura Delmas évoque sans hésiter les transformations réussies.
Ce qui me rend la plus fière, c’est quand on accompagne une entreprise, qu’on met en place un projet, et qu’au bout de six mois, les résultats sont là. Ce n’est pas seulement une question de DSO ou de cash, c’est surtout de voir les équipes s’approprier la démarche, changer leur regard sur le Credit Management et en faire un levier de performance collective.
Elle cite notamment une mission menée auprès d’un groupe anglais : Le DSO a chuté de manière significative, mais au-delà des chiffres, c’est la dynamique d’équipe qui m’a le plus marquée. Au départ, les directeurs de filiales étaient prudents, voire réticents… et aujourd’hui, ce sont eux qui portent la démarche.
Ces réussites illustrent le pouvoir de la conduite du changement : quand les équipes comprennent le sens et les bénéfices du Credit Management, elles s’approprient la démarche et la font vivre au quotidien.
Mais les défis restent nombreux. Le défi de demain, c’est d’amener de l’intelligence dans les outils et dans les fonctions. Cela permettra d’apporter encore plus de valeur à l’entreprise.
Merci d’avoir suivi cette série d’interviews avec Laura Delmas. Nous espérons que ses insights et son expérience vous ont inspirés et éclairés sur le monde du credit management.
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