Taux directeur BCE 2022
En réponse à l’inflation galopante des derniers mois (9,1% sur la zone Euro en août !), la BCE a rehaussé son principal taux directeur de 75 points de base pour l’établir à 0,75%. Il s’agit de l’augmentation la plus importante jamais réalisée par l’institut de Francfort qui ne cache pas que de nouvelles augmentations vont avoir lieu dans les prochains mois !

Ce retour de l’inflation à un niveau jamais vu depuis 40 ans ne laisse pas le choix à Christine Lagarde et son équipe dont une des missions phares a toujours été la lutte contre la hausse des prix.

Quel impact sur le crédit inter-entreprises ?

La hausse de l’inflation et des taux d’intérêt a deux effets convergents sur le poste client des entreprises. En effet, non seulement les délais de paiement accordés aux clients coûtent aux entreprises presque 1% par mois mais le coût du crédit bancaire et des modes de financement du poste client (affacturage, …) utilisés pour compenser l’argent « dehors » ne fait qu’augmenter.
Une gestion optimale du recouvrement des créances est encore plus qu’hier incontournable et vitale afin de préserver trésorerie et rentabilité de votre entreprise. Nous sommes entrés dans une période ou l’argent coûte à nouveau, ce qui enclenche toute une série de conséquences et de remises en question.
La question d’une réduction des délais de paiement standard devrait être posée dans toutes les entreprises car c’est bien le cumul : délai de paiement + retard de paiement qui fait le DSO donc le coût induit du poste client.
Revoir les conditions de paiement, gérer efficacement le recouvrement sont donc plus que jamais à l’ordre du jour de la rentrée !

Vers un retour des pénalités de retard ?

Peu à peu tombées dans les oubliettes dans les relations entre professionnels, le principe des pénalités de retard de paiement risque bien de retrouver de la vigueur. En effet, lorsque la marge est entamée significativement à cause de retards de paiement associés à une forte inflation, cela agace rapidement les directeurs financiers et autres contrôleurs de gestion.
Des pays comme le Brésil ou l’Argentine ont intégré durablement dans leur culture commerciale le principe des intérêts de retard parce qu’ils ont traversé des périodes de forte inflation. En sera-t-il de même en France et en Europe ?
Une chose est sûre : le retour de l’inflation et de taux d’intérêts en hausse change la donne du crédit inter-entreprises. A elles de s’adapter pour en éviter les effets délétères et transformer cette situation en opportunité pour mettre en place des outils et des méthodes adaptés.
Date: 12-09-2022 - Auteur : Bertrand Mazuir
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