![]() Positionné parfois sous la direction commerciale (à éviter), souvent sous la direction financière (fortement recommandé), il se situe fonctionnellement à mi-chemin entre les deux mondes, isolé dans le no man’s land au travers duquel il doit créer des ponts solides permettant une communication vitale dans l’intérêt de l’entreprise. Le Credit Manager n’est donc ni un financier, ni un commercial, mais beaucoup des deux. Il n’est reconnu comme semblable ni par les « vrais » financiers qui se méfient de cette espèce versatile, ni par les vendeurs qui voient en lui un contrôleur intrusif dans ce qui devrait rester leur pré carré : le contact client. Rejeté, isolé, solitaire le credit manager ? Pas le moins du monde en réalité. De ce positionnement spécifique, le Credit Manager s’en délecte. Pourquoi ? Premièrement par un certain goût du risque. En effet, se trouver entre deux tranchées se faisant face tout en fourbissant leurs armes peut sembler osé, voire suicidaire. Demandez aux vénérables poilus, paix à leurs âmes, ô combien inconfortable se présente cette situation, recevant des attaques de part et d’autres sans possibilité de s’abriter. Exposé le Credit Manager ? Ça oui ! Et il en redemande car le no man’s land est son jardin. Il y reste. Espérance de vie limitée dans ce cas ? Possible mais pas forcément. Il voit loin, c’est un illuminé. Il s’est fixé un objectif improbable, parfois illusoire, de concilier deux mondes qu’en apparence tout oppose. C’est un médiateur qui a conscience de l’intérêt ultime de l’entreprise et qui est prêt pour défendre ce dernier, à donner de sa personne. C’est un humaniste, c’est l’incarnation dans l’entreprise de Monnet et Schuman. Il sait que pour survivre et se développer, sa société doit être unie dans l’adversité, parler d’une seule voix vers ses clients pourvu que celle-ci soit claire et forte. Il a compris que les buts ultimes des financiers et des commerciaux se rejoignent tout en haut, au-delà des divergences et des incompréhensions réciproques. Il est parent, sa parole apaise car avant tout il comprend les enjeux des uns et des autres. Il explique, pour que tous adhèrent. Ne le considérez pas pour autant comme une girouette. S’il regarde à gauche et à droite, c’est pour s’imprégner de l’ensemble du contexte commercial pour décider en connaissance de cause. Il sait imposer lorsque l’attrait du chiffre d’affaires fait perdre la tête à certains. Il en gagne, du chiffre d’affaires, lorsqu’il négocie avec l’acheteur des conditions de paiement permettant de réduire le risque d’impayés à un niveau acceptable. Il peut être combattif lorsqu’un client, par pure mauvaise foi, décide de rompre ses engagements. Ses armes sont puissantes dès lors qu’elles sont bien utilisées :
Le Credit Manager est un guerrier. Il se bat pour que financiers et vendeurs voient plus loin que leur intérêt personnel immédiat, pour les faire coïncider avec l’intérêt de l’entreprise. Il se bat pour mettre en place les conditions pour que la relation commerciale soit profitable dans la durée et qu’elle ne devienne pas une relation créancier – débiteur, synonyme d’échec pour les deux parties. Imprégné de la conviction que le poste client est la charnière de la relation commerciale, il sait détecter ses grincements comme autant de sources d’amélioration des processus internes à l’entreprise, de la qualité à la logistique, des conditions de vente au service après vente. Financier, commercial, téméraire, exposé, médiateur, négociateur, combatif. Plutôt pas mal pour une espèce assez rare (quelques milliers de spécimens en France) mais en constante progression ! |
Le Credit Manager : anatomie d'un animal atypique
Description imagée et sans prétention de la fonction de credit manager dans l'entreprise
Derniers commentaires
Les commentaires sont affichés dans l'ordre chronologique et ont fait l'objet d'un contrôle de l'éditeur avant leur publication.O. - 01/01/2020
Très valorisant pour notre métier méconnu.
J'ai adoré
G. - 17/12/2018
Merci Bertrand pour cet article qui d'une certaine manière "remet l'église au milieu du village". C'est cependant ce qui me gêne:
- il faut en permanence communiquer sur le pertinence de la fonction.
- le job n'existait pas il y a 15 ans et n'existera plus sous cette forme à l'avenir.
Quelles seront les évolutions et comment les anticiper/communiquer ?
- il faut en permanence communiquer sur le pertinence de la fonction.
- le job n'existait pas il y a 15 ans et n'existera plus sous cette forme à l'avenir.
Quelles seront les évolutions et comment les anticiper/communiquer ?
J.L.
J'adore ce vocabulaire et ces métaphores militaires et pourtant je trouve que le "cash commando" est plus du registre de l'action "infiltrée" et de l'"intelligence économique" à se faire payer vite et bien que de la guérilla urbaine ou de la guerre de tranchées de WW2, je dis çà et en même temps j'apprécie cet article pas très "politiquement correct" pour un public non averti...
C.
L'article qui m'avait donné l'envie de découvrir le site ETREPAYE et d'y adhérer !
NDLR Merci :-)
NDLR Merci :-)
L.
Très beau descriptif et tellement vrai. Je me reconnais complètement dans cet animal atypique ! Merci
N.
hhhhhhh No man's land !!! Effectivement, vous avez exposé de façon concrète ce que vivent les crédits managers.
M.
J'adore !
C.D.
Excellent ! Tant le fond que la forme.
NDLR : Merci !!
NDLR : Merci !!
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