Un point d’alerte en janvier, suivi d’un retournement progressif
Les rapports mensuels publiés par la Banque de France depuis janvier 2025 confirment une évolution significative. Le mois de janvier 2025 avait marqué un point de vigilance fort : plus de 66 000 défaillances d’entreprises recensées sur un an glissant, soit une hausse de 15% par rapport à janvier 2024.
Depuis, la tendance s’infléchit. Les chiffres font état d’une stabilisation progressive, voire d’une légère baisse en mai, qui pourrait marquer le début d’un reflux plus durable.
Retour mois par mois sur cette évolution.
L’évolution analysée ici s’inscrit dans la continuité du rapport de la Banque de France de janvier 2025, disponible également sur notre site.
Février 2025 : un coup d'arrêt dans la hausse des défaillances
Source : Banque de France, Stat Info – février 2025
À fin février 2025, le nombre de défaillances d’entreprises cumulées sur douze mois s’élève à 66 107 par rapport au mois de janvier, où il s'élevait à 66 182. Cette stabilité globale concerne l’ensemble des tailles d’entreprises et des secteurs d’activité, mettant un terme provisoire à la dynamique haussière observée depuis 2022.
Sur un an glissant, le nombre de défaillances progresse toutefois encore de +12,5%, comparé à la période mars 2023 – février 2024. Cette hausse, bien que notable, ralentit sensiblement par rapport à janvier (+15,4%). Elle s’inscrit toujours dans un phénomène de rattrapage post-Covid, après une période de sous-défaillance pendant les années 2020–2021.
Parallèlement, la dynamique entrepreneuriale reste positive, avec environ 1,11 million de créations d’entreprises enregistrées sur douze mois glissants, soit une progression de +2,3% par rapport à février 2024, selon l’INSEE. Cette croissance reste soutenue, bien qu’on observe les premiers signes d’un ralentissement après plusieurs trimestres très dynamiques.
Secteurs en forte hausse (par rapport à février 2024)
- Transports et entreposage : +23,2% sur un an
- Activités financières et d'assurance : +16,9% sur un an
- Information et communication : +16,9% sur un an
- Activités immobilières : +20,8% sur un an
- Conseils et services aux entreprises : +13,7% sur un an
Secteurs en progression plus modérée
- Commerce et réparation automobile : +8,3% sur un an
- Hébergement et restauration : +8,5% sur un an
- Construction : +18,7% sur un an
Secteur en retrait par rapport à sa moyenne historique
Industrie : +6,6% sur un an
Mars : stabilité persistante et ralentissement confirmé
Source : Banque de France, Stat Info – mars 2025
Le mois de mars prolonge cette inflexion. Le nombre de défaillances cumulées atteint 66 379, en légère hausse par rapport à février (66 320), mais le rythme de progression continue de ralentir pour s’établir à 11,8% en glissement annuel. C’est un signal encourageant pour les observateurs, qui y voient le signe d’un palier.
La majorité des défaillances reste quant à elle concentrée sur les très petites entreprises (TPE), qui représentent 66 315 défaillances. Quant aux grandes structures, elles demeurent stables à 64 défaillances recensées sur 12 mois.
La création d'entreprises poursuit sa décrue avec un rythme de croissance ramené à 1,7%. L’économie semble reprendre son souffle, sans pour autant amorcer une baisse franche.
Avril 2025 : légère hausse des défaillances mais poursuite de la décélération
Source : Banque de France, Stat Info – avril 2025
Avril confirme une certaine forme de stabilisation. Le nombre total de défaillances s’établit à 66 937 sur un an, en légère hausse par rapport à mars, mais avec un glissement annuel qui tombe à 10,6%. La normalisation s’opère lentement, dans un contexte toujours marqué par les effets différés des hausses de charges, des coûts de l'énergie, de la remontée des taux et d'un durcissement de l'accès au crédit.
Les entreprises les plus fragiles continuent de payer le prix fort, en particulier dans les secteurs du commerce, du bâtiment et des services de proximité. Là encore, les grandes entreprises maintiennent une présence anormalement élevée parmi les défaillances.
Côté créations, le compteur reste sur un rythme modéré de 1,7% en un an, confirmant l’essoufflement entamé depuis février.
Mai 2025 : la tendance s'améliore nettement
Source : Banque de France, Stat Info – mai 2025
Le mois de mai confirme l’évolution favorable amorcée depuis le début d’année : le nombre de défaillances se stabilise, et amorce même un léger repli.
À fin mai 2025, 66 954 défaillances ont été enregistrées en cumul sur 12 mois glissants. Cette diminution, bien que modeste, intervient pour la première fois depuis de nombreux mois et témoigne d'un ralentissement durable des difficultés.
En glissement annuel, le rythme de progression poursuit sa décrue, avec 9,1% en mai contre 11,0% en avril et 15,4% en janvier. Ce net infléchissement conforte l’hypothèse d’une sortie progressive de la phase de rattrapage post-Covid.
Une dynamique maîtrisée selon les tailles d’entreprise
Toutes les catégories d'entreprises bénéficient de cette accalmie :
- PME : 9,1% de défaillances sur un an (vs 11% en avril)
- Microentreprises : 8,8% sur un an - en recul pour le deuxième mois consécutif
- TPE : 11% avec une stabilisation nette de la tendance depuis mars
- Petites entreprises : 12,6% contre 18,9% un mois plus tôt
- Moyennes entreprises : 16,3% mais sur un volume restreint
- ETI et grandes entreprises : -8,7%, une première depuis fin 2023
Autre signal encourageant : les créations d’entreprises restent dynamiques. Selon l’INSEE, plus de 1,1 million d’entreprises ont vu le jour entre juin 2024 et mai 2025, soit 0,5% de plus qu’un an auparavant. Malgré un léger ralentissement, cela montre que la vitalité entrepreneuriale demeure solide.
Le mois de mai marque un tournant symbolique : pour la première fois depuis deux ans, les défaillances d’entreprises n’augmentent plus mais reculent légèrement. La courbe annuelle s'infléchit nettement, et la résilience du tissu économique se renforce.
Conclusion
L’environnement économique reste encore contrasté selon les secteurs, mais les signaux positifs se multiplient : ralentissement progressif des défaillances, maintien d'un bon niveau de créations d'entreprises et reflux amorcé dans certaines catégories jusque-là sous tension. Des indicateurs encourageants qui permettent d'aborder le second semestre 2025 avec un optimisme mesuré mais fondé.
Dans ce contexte incertain, maîtriser le risque client reste plus que jamais essentiel. S’appuyer sur des solutions digitales de Credit Management permet d’anticiper les tensions, de détecter les fragilités avant qu’elles ne deviennent critiques, et de sécuriser durablement vos flux de trésorerie.
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