Conjoncture économique : une fin d’année 2025 sous le signe d’une croissance modérée mais contrastée
Selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, menée auprès d’environ 8 500 entreprises fin novembre-début décembre 2025, l’économie française poursuit sa progression. Cette dynamique reste toutefois inégale selon les secteurs, dans un contexte toujours marqué par une incertitude politique et économique élevée.
Une activité en hausse, portée par l’industrie
En novembre, l’activité économique continue de progresser, avec une accélération notable dans l’industrie, à un rythme supérieur à sa moyenne de long terme pour le sixième mois consécutif. Cette performance dépasse même les anticipations formulées le mois précédent.
La croissance industrielle est principalement tirée par les produits informatiques, électroniques et optiques, soutenus par les commandes liées à la défense, à l’aéronautique et au nucléaire. L’agroalimentaire bénéficie d’un effet de calendrier lié aux ventes de fin d’année, tandis que le secteur automobile redémarre progressivement, notamment grâce à la normalisation des chaînes d’approvisionnement et à la réouverture de sites industriels.
À l’inverse, certaines branches marquent le pas, comme la pharmacie, pénalisée par des ventes décevantes, ou encore l’habillement-textile-chaussure.
Une dynamique plus mesurée dans certains secteurs
Dans les services marchands, l’activité progresse plus modérément. Certains segments restent bien orientés, notamment les services aux entreprises, l’édition, la restauration ou encore la location et la réparation automobile. En revanche, les activités de loisirs, les services à la personne, l’hébergement et la publicité subissent un repli, cette dernière étant fortement affectée par le climat d’incertitude.
Le secteur du bâtiment continue quant à lui d’afficher une activité supérieure à sa moyenne de long terme, portée par le second œuvre, notamment les travaux de rénovation et d’isolation thermique. Le gros œuvre bénéficie du dynamisme des constructions industrielles et d’un léger regain sur le marché de la maison individuelle.
Trésorerie et carnets de commandes : une situation globalement stable mais encore fragile
La trésorerie des entreprises est jugée globalement équilibrée dans l’industrie comme dans les services, même si des disparités persistent selon les sous-secteurs. Certaines branches industrielles signalent encore des tensions, notamment en raison de retards de paiement, en particulier du côté des donneurs d’ordre publics.
Les carnets de commandes industriels restent jugés insuffisamment garnis, dans un contexte de concurrence internationale accrue et de reports de décisions d’achat. Seuls les secteurs de l’aéronautique et des chantiers navals disposent d’une visibilité à moyen ou long terme.
Dans le bâtiment, la situation s’améliore progressivement, portée par la reprise de certains marchés résidentiels et par des commandes publiques de rénovation.

Une incertitude en recul, mais toujours élevée
L’indicateur d’incertitude de la Banque de France recule sensiblement en décembre, retrouvant des niveaux proches de ceux observés à l’été. Il demeure toutefois nettement supérieur à la normale, principalement en raison du manque de visibilité sur le contexte politique national, et notamment sur l’adoption du budget 2026.
Prix, approvisionnements et emploi : des tensions contenues
Les difficultés d’approvisionnement restent limitées et concernent une minorité d’entreprises, à l’exception de certains segments comme les matériels de transport ou les machines et équipements.
Côté prix, les évolutions restent contrastées :
- Les prix de vente industriels sont globalement stables ;
- Les prix continuent de baisser dans le bâtiment, sous l’effet de la concurrence ;
- les services enregistrent une légère hausse, notamment dans l’hébergement, la restauration et certaines activités d’ingénierie.
Les difficultés de recrutement poursuivent leur repli, concernant désormais 16 % des entreprises, avec une amélioration notable dans les services marchands.

Quelles perspectives pour la fin de l’année ?
Pour décembre, les chefs d’entreprise anticipent une poursuite de la croissance dans l’industrie, mais à un rythme plus modéré. L’activité devrait rester globalement stable dans les services et le bâtiment, en partie en raison des fermetures de fin d’année plus longues que l’an passé dans certains secteurs.
Sur la base de l’ensemble de ces éléments, la Banque de France estime que le PIB français progresserait d’environ 0,2 % au quatrième trimestre 2025, après une croissance de 0,5 % au troisième trimestre.

Conclusion : ce qu'il faut retenir
Au-delà du chiffre de croissance attendu (+0,2 % au T4), l’enquête dessine surtout une économie à deux vitesses : une industrie qui tient le cap, et des services/bâtiment plus irréguliers, avec une visibilité encore limitée.
Dans ce contexte, l’enjeu pour les entreprises n’est pas seulement de “faire du volume”, mais de sécuriser le cash : surveiller la qualité du portefeuille clients, anticiper les tensions de trésorerie liées aux reports de commandes et aux retards de paiement, et ajuster les conditions commerciales (acomptes, garanties, relances) tant que l’incertitude budgétaire et politique pèse sur les décisions.
Besoin d'un diagnostic de votre gestion du poste client ?
Anticipez les risques, optimisez vos encaissements et gagnez en efficacité grâce aux solutions digitales et intelligentes. Contactez nos experts pour une analyse approfondie et des recommandations adaptées à votre environnement B2B !