Crise covidNos chers médias le savent bien, membres d’un secteur d’activité sous pression depuis l’apparition d’internet puis des réseaux sociaux, rien de tel qu’une mauvaise nouvelle pour faire le buzz. Un événement positif exceptionnel est également intéressant mais il faut avouer que c’est beaucoup plus rare, la France n’est pas championne du monde tous les jours !

L’information dans la sphère publique est donc globalement négative. La prise de conscience de cette réalité permet un certain recul dans l’interprétation de la masse d’informations produite.

Qu’en est-il des perspectives économiques ? Quid des défaillances d’entreprises ?

De nombreux experts anticipent une vague de défaillances cet automne et en 2021 du fait des conséquences de la crise économique et du remboursement à venir des Prêts Garantis par l’État.
Nous-même l'affirmions dès le début du confinement en prévoyant des difficultés majeures pour les entreprises et un niveau de défaillances probablement élevé dès le mois de septembre.
L’assureur crédit Euler Hermes prévoit une hausse de défaillances de 35% à l’échelle mondiale en 2021, 25% en France. Non pas que la France s’en sorte mieux mais elle a « déjà » un nombre de défaillances élevé qui pondère la hausse en proportion.

L'agence de notation Moody’s annonce une vague (encore une !) de défauts de paiement en France et dans le monde.

En vertu du principe de négativisme chronique décrit ci-dessus, devons-nous prendre au pied de la lettre les sinistres perspectives des experts ?

Peut-être pas. Si l’impact économique du Covid est incontestable et la hausse de défaillances une réalité mécanique des événements, d’autres éléments positifs sont à prendre en considération.

  1. Le caractère soudain et inédit de l’arrêt économique a stupéfait des esprits non préparés à un tel événement. Mais ce stop était artificiel, c’est-à-dire généré par des décisions humaines et ne s’inscrivant pas dans une tendance de fond puissante contre laquelle l’être humain n’a pas de prise. Le redémarrage de l’activité est donc porté par des fondamentaux d’avant crise qui n’ont pas été complétement altérés.

  2. Les mesures de soutien aux entreprises ont été massives, atteignant un niveau incroyable en France avec le chômage partiel, les reports de charges, les PGE. Le risque court terme concernant les entreprises est ainsi partiellement transformé en risque souverain moyen – long terme lié au niveau de dette de l'État.

  3. La capacité d’adaptation des entreprises a également pu être sous-estimée et s’est avérée plus importante que prévu. Certains secteurs d’activité restent relativement peu affectés quand d’autres subissent de plein fouet les conséquences des mesures Covid. Parmi ces derniers, certains étaient déjà très subventionnés donc l’effet macro-économique reste mesuré.
Donc hausse des défaillances d’entreprises oui, sans aucun doute, mais peut être hausse plus mesurée qu’il est souvent annoncé et surtout un risque systémique (défaillances en cascade) sur lequel nous faisons le pari qu’il reste faible, hormis peut-être dans certains secteurs d’activité.

Il reste un incontournable pour les entreprises en B to B : prendre en compte le risque d’impayés et de retard de paiement et adapter les processus internes avec les principes du credit management, tout en utilisant les outils et les méthodes qui ont fait leurs preuves pour une gestion optimale du poste client.
Date: 18-09-2020 - Auteur : Bertrand Mazuir
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